L’implication de la Ville de Saint-Dizier

Publié le : 01 août 20175 mins de lecture

Une fouille dite « programmée » ne revêt aucun caractère d’urgence et peut se dérouler sur le moyen ou le long terme contrairement à la fouille préventive. Elle s’inscrit dans la programmation scientifique nationale élaborée par les représentants de la communauté scientifique chargée de l’archéologie en France (Service régional de l’archéologie de la DRAC). Cette programmation couvre le champ chronologique et thématique de la recherche archéologique.
Elle est adoptée et mise en œuvre par le Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) ou le Conseil interrégional de la recherche archéologique (CIRA) placé sous la tutelle du ministère de la Culture.

Les fouilles programmées disposent généralement de moins de moyens techniques et humains que les fouilles préventives. Les fouilleurs sont le plus souvent des étudiants en formation dans les diverses branches de l’archéologie, quelle que soit leur origine. De nombreux travaux universitaires portent sur des collections issues de fouilles programmées.

La fouille programmée d’un site se définit autour d’une problématique, les rapports de fouilles (un par an) doivent faire état de l’avancement des travaux de terrain, des théories et des interprétations du site et de ses occupations ; enfin, les auteurs doivent tenter de résoudre les questions de la problématique. Les autorisations de fouille sont nominatives et peuvent être délivrées pour un an ou pour trois ans ; elles sont renouvelables, si la problématique et les résultats en sont jugés dignes.

Sur le plan juridique, les opérations d’archéologie programmée sont consécutives à des autorisations réglementairement décidées en application du code du patrimoine français (dispositions du « livre V » (Archéologie), « titre III » (Fouilles archéologiques programmées et découvertes fortuites).

Pourquoi des fouilles programmées à Saint-Dizier ?

L’origine de cette fouille programmée est due, d’une part à la volonté de la municipalité de Saint-Dizier et de son maire, François Cornut-Gentille, de mieux connaître l’histoire de la ville suite aux découvertes de trois tombes de chefs francs en décembre 2002, et d’autre part au partenariat qui s’est noué avec l’Institut National de Recherche Archéologique Préventif (INRAP) lors de l’exposition « Nos ancêtres les Barbares, voyage autour de trois tombes de chefs francs » qui a suivi ces découvertes. Cette très belle exposition qui a reçu le label national s’est déroulée de novembre 2008 à octobre 2009 et a été un grand succès avec plus de 35 000 visiteurs.

Le maire de Saint-Dizier et son équipe municipale ont souhaité obtenir des réponses aux interrogations lancés par les archéologues suite à la découverte des tombes de chefs francs. Pour ces derniers, il y avait un lien possible entre les trois tombes de chefs, la nécropole mérovingienne connue depuis 1845 et la villa gallo-romaine fouillée par Louis Lepage dans les années 1960. En 2004, un projet d’aménagement sur la parcelle où sont localisées la villa et la nécropole permet de révéler lors du diagnostic effectué par Raphaël Durost, un fort potentiel archéologique. Le projet d’aménagement est abandonné et la Ville de Saint-Dizier se porte acquéreur de la parcelle afin d’y mener à terme une fouilles programmée qui permettra de répondre aux questions soulevées par les archéologues et les historiens.

En février 2011, la Commission interrégionale de la recherche archéologique a émis un avis favorable à la tenue d’une fouille programmée et la Ville de Saint-Dizier a financé la fouille programmée, notamment l’achat d’outils, l’hébergement et la nourriture pour l’équipe de fouille et la gardiennage nocturne du site par une entreprise privée pendant les vingt jours de fouille. Le partenariat avec l’Inrap a été renouvelé et a permis de mettre à la disposition de cette fouille, deux archéologues de cet organisme, Stéphanie Desbrosse-Degobertière et Raphaël Durost.

Les Crassées - Portes Ouvertes (affichage)

Plan du site